Investir une somme
Ou comment définir un plan d’investissement sur-mesure, adapté à vos projets
Pour résumer
Quelle soit prévue ou fortuite, soudaine ou fruit de l’accumulation d’épargne, investir une somme importante est un événement délicat qu’il convient de bien préparer, notamment en :
Le cas échéant, prendre conscience que cette somme n'est pas nécessaire à la vie courante ;
En profiter afin de faire fructifier au maximum ce capital ;
Définir sérieusement son objectif et donc, ainsi, la finalité de ses fonds ;
En déduire la durée d'investissement et l'éventuel besoin de liquidité pour cette somme.
Placer une somme inhabituellement importante est plus compliqué qu’il n’y parait
L’arrivée d’une somme d’argent conséquente – qu’elle soit attendue ou non – est toujours un moment souvent surprenant, et souvent heureux. C’est surtout un moment qu’il convient de bien gérer.
En effet cette somme peut vite être dilapidée, ce qui en soit n’est pas forcément une mauvaise chose mais d’un point de vue patrimonial, il est évidemment pertinent de l’investir pour un projet futur, quel que soit son terme.
Lorsque nous obtenons une somme d’argent, il est primordial de prendre un temps de réflexion (en amont ou, à défaut de prévision, le plus tôt possible) pour établir un plan d’investissement afin d’éviter d’agir dans la précipitation et de prendre le risque de faire de mauvais choix. Cet instant est un point essentiel de la gestion patrimoniale pour savoir quoi faire, comment et dans quel but. C’est à ce moment-là que votre conseiller de gestion patrimonial préféré entre en action.
Ensuite, il ne reste qu’à dérouler le plan et on peut alors faire de belles choses !
La fiscalité est un point essentiel à traiter en amont pour éviter les mauvaises surprises. Il existe deux cas de figure :
- La somme perçue est nette d’impôt
Vous n’avez pas de fiscalité à venir ; l’éventuel impôt à acquitter a été prélevé en amont ou la somme en est exonérée par nature.
C’est notamment le cas, de manière non exhaustive, pour la vente d’une résidence principale ou d’un terrain, d’un héritage ou encore d’un gain à un jeu d’argent. « Tant mieux ! », nous pouvons passer à l’étape suivante.
- La somme perçue est fiscalisable
Vous allez être imposé sur cette somme ; le coût fiscal de l’opération vous sera demandé dans un délai qui peut aller jusqu’à 24 mois. C’est le cas pour les ventes des titres de société, la liquidation d’un PEA ou de participations à un fonds d’investissement, par exemple.
Il est primordial ici de tenir compte de cette fiscalité pour la provisionner si elle ne l’est pas déjà par l’intermédiaire, et ne pas l’oublier.
À noter que la fiscalité d’une somme touchée au cours de l’année N, en janvier aussi bien qu’en septembre, tombera entre septembre et décembre N+1, soit jusqu’à 24 mois plus tard. Cette fiscalité représente usuellement 30% mais peut s’élever jusqu’à 49% du montant. Ce montant tout sauf négligeable ne doit pas avoir été dépensé en amont pour éviter un couac. Deux questions se posent alors aux esprits les plus affutés : Comment sanctuariser cette somme à payer ? Comment en tirer le meilleur profit ?
Cette démarche permettra de sanctuariser la somme à payer pour l’investir en fonction de la durée où elle reste en notre possession afin d’éviter de le laisser sur un compte courant non rémunéré.
Pour se faire, il existe différentes typologies de placements garanties par l’émetteur, tels que des comptes à terme ou le fonds euro d’une assurance-vie ou d’un contrat de capitalisation. Pour des sommes plus conséquentes, des placements sur-mesure de type produit structuré ou obligations vous permettront, avec un risque pouvant être égal à zéro ou presque, de générer des rentabilités assez importantes, pouvant aller jusqu’à 12% – souvent vus sur des produits structurés à capital garanti et rendement conditionnel : 0 ou 12%.
Il existe aussi désormais des solutions de liquidité sur la blockchain à travers des investissements en cryptoactifs, notamment sur des stablecoins indexés à l’euro ou au dollar. Ces solutions offrent généralement des rentabilités autour de 10% (20% en 2024 !) et une liquidité immédiate, mais en contrepartie une exposition au risque technologique que sont les cryptoactifs.
Cette étape est souvent oubliée et c’est dommage car, avec il est très simple d’obtenir une rentabilité non négligeable sur ces sommes laissées à dormir.
Mise à part l’option facile consistant à tout dépenser sur un projet immédiat ou sans se soucier de l’avenir, toute démarche consistant en la préparation d’un projet futur ou la construction d’un patrimoine durable nécessite une réflexion approfondie, à fortiori lorsque l’on parle d’une somme conséquente.
Que ce soit pour les études des enfants, l’achat d’un futur bien immobilier, la retraite, une création de société ou encore des travaux… tous ces projets seront étudiés pour définir leur montant et à quelle échéance ils pourront/devront être réalisés.
Cette étape, dont vous êtes le seul à avoir la réponse est importante et ne doit pas être sous-estimée. De cette réflexion en découlera la grande question du placement avec ses deux principaux facteurs :
- Le montant à investir :
- À répartir en autant d’enveloppes que de projets potentiels.
- La durée d’investissement :
- Court terme : inférieure à trois ans ;
- Moyen terme : quatre à six ans ;
- Long terme : à partir de sept ans, jusqu’à “au-delà de dix ans” ;
- Terme inconnu : par exemple, un achat immobilier coup-de-cœur que l’on souhaite faire mais qui n’a pas encore été trouvé.
- Placement à court terme
Sur des durées inférieures à trois ans, plusieurs supports s’offrent à vous :
- Le compte-à-terme : Produit bancaire permettant de placer une somme d’argent sur une période définie, avec un taux d’intérêt fixé à l’avance ;
- Les contrats d’assurane de type assurance-vie ou capitalisation : Produit d’épargne à long terme qui permet de faire fructifier un capital tout en bénéficiant d’avantages fiscaux et successoraux. Les fonds euros seront naturellement privilégiés compte tenu de la durée d’investissement mais des opérations sur des unités de compte (obligataires voire actions, structurées voire immobilières) peuvent aussi s’envisager au cas par cas ;
- Le Compte-Titres Ordinaire : Cette enveloppe standardisée permet d’acquérir des titres de toute nature. Sur ces durées très courtes, des placements monétaires et/ou obligataires peuvent être extrêmement pertinent, par l’intermédiaire d’ETF ou bien au sein d’OPCVM spécialisés.
- Un placement en cryptoactifs de type stacking de stablecoins : Produit d’épargne liquide et à haute rentabilité pour les profils acceptant un risque technique lié à l’univers des actifs numériques.
- Placement à court-moyen terme (deux à six ans)
Pour des projets à date incertaine ou plus lointains (à partir de deux-trois ans), il pourra être pertinent, en plus des placements vus précédemment, de penser à des alternatives fiscalement intéressantes à partir de cinq ans, dont on peut se libérer si cela est nécessaire assez rapidement.
- Le Plan d’Epargne en Actions : Enveloppe fiscale qui va révéler tout son intérêt (fiscal) après cinq ans pour tout type d’investissements éligibles ; de nos jours il n’y a pas que des actions européennes qui peuvent être logées dans cette enveloppe mais aussi des ETF, de l’immobilier côté voire des fonds d’investissements spécialisés. On conserve une capacité de liquidité avant cinq ans sans pénalité, hormis la renonciation à l’avantage fiscal ;
- L’assurance-vie : Sur une durée supérieure à trois ans on pourra viser une sélection d’unités de compte sur-mesure opportunistes, voire dynamiques, de type allocation flexible ou monde qui vont pouvoir chercher une rentabilité importante tout en conservant une liquidité quasi-instantané en contrepartie d’un risque de variation à court terme ;
- Les fonds privés semi-liquides : Il existe aujourd’hui de plus en plus de fonds d’actifs privés (en obligations et/ou en actions) offrant une liquidité relativement rapide, avec un préavis de trois ou six mois. Sur des projets moyens termes tels que lancer sa société, préparer sa retraite prochaine ou acheter un bien immobilier, cette fenêtre de sortie en quelques mois est finalement très peu contraignante car ce projet est de facto prévisible. Attention néanmoins ! La durée minimale d’investissement pour les fonds privés est à partir de cinq ans. Preuve en est : les avantages fiscaux démarrent à partir de ce délai. A noter que la durée recommandée d’investissement est, elle, de huit ans car elle permet d’aller chercher un cycle économique complet (donc un investissement « plus naturel ») et ainsi de diminuer significativement la part de risque.
- Placement à long terme (à partir de cinq ans)
Une durée d’investissement supérieure à cinq ans et bien au-delà permet de recourir à des outils patrimoniaux plus rentables en échange d’une condition de blocage des fonds forte mais sans incidence puisque l’on est certain de ne pas avoir besoin de ces sommes dans un avenir proche :
- L’assurance-vie luxembourgeoise : Si on peut se conformer au minimum d’investissement requis par la réglementation luxembourgeoise et que l’on s’inscrit dans une logique patrimoniale de long-terme, alors un contrat assurantiel de droit luxembourgeois permettra d’investir très librement et par l’intermédiaire des meilleurs gérants, tout en profitant des avantages inhérents et exclusifs du droit luxembourgeois : neutralité fiscale, portabilité internationale et (surtout) protection des dépôts ;
- Le Private-Equity : Classe d’actifs non-cotés pouvant aller chercher un ratio rentabilité/risque sans commune mesure avec d’autres classes d’actifs en contrepartie d’une durée de blocage très longue (entre six ans et treize ans) : en moyenne pour les fonds du premier quartile, 12% par an pour les catégories d’actifs les plus prudentes, 25% pour les fonds les plus opportunistes et les plus engagés et jusqu’à 45% par an pour les plus performants.
- Le placement foncier : Produit d’investissement orienté vers les terres agricoles, viticoles ou forestières, cette solution offre des avantages significatifs sur le (très) long-terme, à commencer par une incomparable diversification vis-à-vis des classes d’actifs et des marchés financiers en général.
- Les cryptomonnaies : Produit d’investissement pour certains, de spéculation pour d’autres, les cryptomonnaies ont néanmoins démontré leur pertinence en tant qu’investissement rentable ces dernières années. Sur une longue durée et sur une petite fraction d’un patrimoine, il sera opportun de rechercher une belle rentabilité sur cette classe d’actif en contrepartie d’un fort risque et d’une volatilité importante.
Cette question est régulièrement posée en gestion de patrimoine : Est-ce opportun de rembourser le crédit immobilier de sa résidence principale ou de son bien locatif pour pouvoir diminuer ses mensualités ?
La réponse n’est jamais catégorique.
Cette réflexion « très bon père de famille » de ne pas investir cette somme pour rembourser un crédit est moins rentable financièrement parlant. En effet d’un point de vue financier, il sera toujours plus intéressant d’investir cette somme dans le cadre d’un développement patrimonial. En effet, sauf cas très particuliers, les taux de rentabilité d’investissement long terme dépassent toujours et de manière significative les taux d ’emprunt bancaire.
En revanche, cette réflexion sécurise, permet de protéger davantage sa famille, de possiblement mieux dormir la nuit, d’y voir plus clair dans ses finances voire de se dégager une capacité d’épargne importante. Très pertinent pour les « bas salaires » ou si l’on souhaite lever le pied d’un point de vue professionnel.
Il est donc mathématiquement plus intéressant, dans des perspectives d’enrichissement, d’investir que de rembourser son crédit. D’ailleurs, exemple si nécessaire, toutes les grandes fortunes financières et entrepreneuriales sont toujours fortement endettées.
Il existe pour les investisseurs les plus ambitieux tel que notre capitaine, une solution pour faire une doublette financière (en l’occurrence un effet de levier bancaire).
Nous pensons ici aux montages de crédit in-fine, autrement nommés crédits Lombards.
L’opportunité consiste à déposer vos sommes à long-terme au sein d’un mandat de gestion ou d’une enveloppe assurantielle, le plus souvent au Luxembourg, où les assureurs sont plus habitués à ce montage que dans l’Hexagone.
Cela vous permettra d’une part d’investir l’intégralité de vos sommes sur des produits financiers apportant une rentabilité et d’autre part de lever une dette garantie par le nantissement desdits produits financiers, allant de 40 à 80% de leur valeur. Ces sommes obtenues sont alors librement investies.
Nous obtenons alors deux placements en un sur une durée parfaitement pilotable en fonction de vos projets futurs. Evidemment, le risque de l’investisseur est doublé, mais l’intérêt financier est certain, notamment quand on est bien accompagné pour structurer le montage, et particulièrement pour les investisseurs les plus dynamiques.